Ormeshadow

Novella de fantasy de Priya Sharma, traduite par
Anne-Sylvie Homassel (anglais) chez Le Belial’ dans la collection Une Heure lumière (2021), 170 pages.
Ormeshadow est un récit à l’atmosphère écossaise, cruel et emprunt de légende.


Nous nous trouvons plongé ici dans une novella d’ambiance, où nous suivons le destin d’un jeune homme dont la ferme familiale semble être construite, selon la légende, près d’une princesse dragonne endormie. Le récit suit la vie de Gideon de ses 6 ans à ses 16 ans.

Ce fut à cause du vieux gibet que commença la dispute, à plus de dix lieues d’Ormeshadow. Le point de départ du voyage était la glorieuse ville de Bath.

Première phrase – Ormeshadow, Priya Sharma, p13.

Ce fut une bonne lecture, dont j’ai bien aimée l’ambiance. L’autrice pose très rapidement son récit et nous embarque dans la vie et le destin de Gideon.

J’ai souffert avec Gideon, nous ressentons vraiment dans nos tripes comment le traite son oncle (et franchement sa mère un peu aussi), les humiliations à répétitions et le labeur non récompensé. Il y a un passif entre le père et son frère, un non dit qui plane et plombe l’atmosphère, nous faisant bien comprendre qu’à la ferme, il ne peut y avoir qu’un seul chef, qu’un mâle alpha. Nous ne sommes pas à la ville, ici c’est la campagne, c’est la dure vie de paysan et il n’y a pas de temps pour la connaissance et la fantaisie.

Gideon va être sauvé par les légendes que lui raconte son père, liées à la ferme et à sa famille (quel est ce mystérieux fauteuil familial ?). Il s’évade physiquement dans les landes et mentalement dans ses souvenirs et l’imaginaire qui y est rattaché. C’est un récit très fort, très sombre, gare à la déprime.

Le fin mot de l’histoire est un peu plus positif, mais il m’a quand même manqué un peu de substance pour être totalement satisfaite. Le côté fantasy est plutôt léger et on est comme hors quête, comme si la vie difficile de Gideon le préparait à quelque chose mais qu’on ne voyait pas vraiment le final.

Priya Sharma partage avec sa plume efficace un récit de vie puissant et subtilement violent. Mais j’aurais beaucoup aimé en savoir un peu plus sur ce qu’il se déroule à la fin, assister à la rencontre !


Vous pourrez lire les avis enthousiastes de Yuyine et CélineDanaë, ainsi que celui un peu comme le mien de L’épaule d’Orion.

Pour terminer, je voudrais en profiter pour souligner que, à mon humble avis, la collection Une Heure Lumière est l’une des meilleures choses qui soit arrivée au monde éditoriale SFFF français ces dernières années (le blog dormait quand Le Belial’ s’est lancé).

La collection nous propose des textes ni trop courts, ni trop longs, qui nous permettent d’avoir un panel d’auteurs et d’autrices (même si elles restent encore beaucoup trop marginales à mon goût) de SFFF, de vraies portes d’entrées dans les genres et sous genres. Des textes facilement recommandables à des néophytes et assez marquants pour être convaincants. Des textes qui permettent aussi de découvrir un/e auteurice pouvant paraître intimidant. Et en plus, c’est pas cher, presque ça pourrait être des ventes de caisse en librairie !

Si vous souhaitez faire découvrir la SFFF, ou que l’on vous demande par quoi commencer en SFFF, je pense que UHL est un super outil pour découvrir tout ce que ces genres ont à offrir (à quand de l’urban fantasy :P ?). D’ailleurs sur le blog de Vanille, vous pouvez trouver un petit guide pour savoir quelle porte prendre :)

(Notez que Le Belial’ est aussi à l’origine de la superbe collection Parallaxe, qui est un trésor pour une science nerd et geek sur les bords comme moi).

4 Replies to “Ormeshadow”

  1. Merci beaucoup pour vos mots très aimables sur la collection UHL, ça fait chaud au cœur. Quant à publier de l’urban fantasy en UHL ? Pourquoi pas, si on tombe sur un texte qui nous plaît beaucoup ^^
    Nous travaillons actuellement sur le prochain Parallaxe et nous espérons pouvoir en dire plus très bientôt !

    1. Avec grand plaisir ! Il faut savoir souligner quand on apprécie un travail :)
      Hâte d’en savoir plus sur le prochain Parallaxe. Celui sur Dune a bien été apprécié par mon paternel, qui m’a fait découvrir la SF.

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