[#PLIB2022] Encens

Roman de SF par Johanna MARINES chez Snag (2021), 500 pages.
Encens est un récit à l’atmosphère steampunk, où nous suivons une enquête sur des meurtres en série.


Grace est une jeune femme indépendante qui va se trouver malgré elle liée à l’affaire de tueur en série. Elle aura en parallèle une quête d’identité qui la plongera dans son passé. Passé qu’elle a oblitéré de sa mémoire suite à un traumatisme.

Face au lit, les yeux clos, l’homme referma sa prise sur l’arme silencieuse, faisant tourner le manche rugueux dans sa main. Une fois. Deux fois. Trois fois. Cela tombe bien, il aimait les chiffres impairs.

Première phrase – Encens, Johanna MARINES

Encens est un roman plutôt bien écrit, mais je n’ai pas été emporté plus que ça par ma lecture. J’ai trouvé qu’il manquait quelque chose au récit, peut-être un worldbuilding solide. J’ai reconnu de multiples références lors de ma lecture, mais je n’ai pas sentie une identité propre au roman. Je n’ai pas senti les personnages habiter leur ville, que j’ai trouvé plutôt superficielle et que je ne me suis pas très bien représentée. Ce n’était pas du tout immersif et les scènes se déroulaient dans différents décors qui pouvaient se trouver n’importe où alors que l’intrigue se place quand même dans une Nouvelle Orléans steampunk ! Cela aurait pu avoir grave de la gueule !

Bon c’est un steampunk basé sur l’électricité (Zoé propose le terme Voltpunk), avec la foudre qui tombe tous les soirs et qui est récoltée. Mais on n’en sait pas plus et c’est bien dommage parce que y’a des paragraphes hyper intrigants mais je suis restée sur ma faim, j’avais besoin de plus. Ou alors ne pas mettre en avant comme cela a été fait ces détails parce que je m’attendais vraiment à ce que cela fasse parti de l’intrigue.

J’ai quand même bien senti l’ambiance sépia de vieux polar (et donc pas du tout angoissant) au son du jazz et l’alternance de points de vue permet à l’intrigue de ne pas s’essouffler, la quête de l’identité du tueur en parallèle de celle de Grace étant une bonne idée. Cependant le côté steampunk est très faible, un peu éclipsé par le côté polar, même si certains éléments steampunks sont importants pour une des intrigues (mais cela fait donc un peu deus ex machina, oups).

L’autrice profite de son récit pour traité de différence et de tolérance, notamment à travers les personnages automates et leur intégration dans la société (leur statut et leurs droits, évocation d’un pogrom, certains doivent cacher leur identité). Mais c’est encore quelque chose d’ajouté à l’intrigue et qui ne colle pas vraiment. J’ai plus eu l’impression que c’était quelque chose de soit pas assez approfondie et insérée dans l’histoire soit qui ne servait pas à grand chose.

J’ai lu le roman sans déplaisir mais je lui ai trouvé un manque de panache. J’ai eu l’impression que l’autrice a voulu faire compliqué, en intriquant les intrigues et souhaitant aborder trop de thématiques. Finalement le mystère de l’histoire de Grace m’intéressait plus que la résolution de l’enquête et je suis restée sur ma faim notamment par rapport au pouvoir de Grace.


J’ai lu Encens dans le cadre du PLIB et il a été sélectionné parmi les finalistes. Vous pouvez trouver d’autres avis chez Yuyine, Melisande, Zoe, Sia

One Reply to “[#PLIB2022] Encens”

  1. Merci pour le lien ! Pour le terme voltpunk, ça ne vient pas de moi ^^ j’ai appris à cette occasion qu’il y avait pleiiin de trucs-punk. Au départ j’avais classé ce bouquin en dieselpunk (entre-deux guerres) mais je trouvais que ça n’en avait pas les caractéristiques. Apophis a fait un très bon article synthèse sur les xxxx-punk et dérivés.

    Bref, nos avis se rejoignent, je vois. Comme toi je l’ai lu sans déplaisir (en tout cas l’histoire, le texte en lui-même c’était une autre affaire) mais oui, c’est ça : ça manque de panache. Je pense que ce roman a les idées et le cadre pour être top, mais le résultat l’est moins…

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