[#PLIB2022] Nos jours brûlés

Premier roman fantasy de Laura NSAFOU, chez Albin Michel (2021), 299 pages. Nos jours brûlés est le premier tome d’une série d’afrofuturisme (ou african futurisme comme préfère Nnedi Okorafor), où Elikia est en quête de la vérité sur ce qu’il s’est passé.


Dans ce roman post apo’ où le jour est presque une légende pour les nouvelles générations, Elikia part avec sa mère en quête de réponse suite au décès de son grand-père. Il leur a laissé des carnets relatant son travail à Juddu, ville ne se trouvant sur aucune carte. Après de dures épreuves, Elikia va découvrir, en compagnie de Yander, ses pouvoirs et sa destinée.

Il y a deux choses que je n’ai jamais vues : mon père, et le Jour.

Nos jours brûlés – Première phrase p11

Je connais Laura Nsafou de par ses albums jeunesses (Comme un million de papillons noirs, Le chemin de Jada, La demeure du ciel chez Cambourakis), qui sont et beaux et essentiels dans le paysage éditorial. J’étais très curieuse de découvrir son roman YA. Je pensais avoir au moins lu le premier chapitre sur Wattpad mais en fait, non haha, je n’avais pas pris le temps de le faire avant la publication en papier.

Laura Nsafou utilise une combinaison de diverses cosmogonies et croyances d’Afrique de l’ouest et centrale (Bénin, Cameroun, République démocratique du Congo, et même Brésil) pour construire son monde. J’ai trouvé le début un peu fastidieux à démarrer, mais une fois lancée je ne pouvais plus m’arrêter.

Nous suivons Elikia à travers l’Afrique de l’ouest (et après dans les caraïbes mais j’avoue ne pas avoir situé où précisément). Elle ne sait pas ce qu’elle est et va apprendre à maîtriser ses pouvoirs, et elle ne va pas les maîtriser du jour au lendemain ce qui peut être un écueil dans ce genre littéraire. On découvre en même temps qu’elle qui elle est, ce qu’il s’est réellement passé et les règles du monde magique.

Son compagnon d’aventure, Yander, est mystérieux, on ne comprend pas trop ce qu’il fait ou veut au début (nous n’avons que le point de vue d’Elikia, peut-être dans le second tome ?). Il va servir de mentor à Elikia, même si parfois on a l’impression qu’on oscille vers autre chose. L’autrice parviens à nous faire ressentir à quel point il a à cœur d’aider la jeune fille à la maîtrise de ses pouvoirs, même si on se doute qu’il y a quelque chose de personnel derrière tout ça.

Le récit s’accélère dans la dernière partie (avec une grosse confrontation) et nous tiens en haleine, pour un final surprenant mais je me doutais des conséquences vu les retours que j’avais vu sur les réseaux. Oui on a hâte d’avoir la suite en septembre 2022, ça n’arrivera pas assez vite. Je m’attendais cependant à pire, on se doute qu’Elikia n’en restera pas là. Hein ?! Elle peut pas nous faire ça !

On sent bien que c’est un premier tome, nous sommes introduits dans un univers au worldbuilding solide et complexe, des réponses sont apportées ouvrant évidemment sur d’autres questions. C’est une quête initiatique classique mais rondement menée et rendue originale par des cosmogonies qui ne sont pas souvent (jamais) évoquées dans les romans de fantasy français.

A noter, le petit plus en la présence d’une page d’avertissements de contenu pouvant heurter les lecteurices (toute dernière page, pas de spoiler ou quoi, comme cela a pu être reproché à ce genre de démarche). Et un petit dossier très intéressant sur les divinités et créatures rencontrés ou qui ont inspirées l’autrice.

Par contre, dites donc Albin Michel, ce n’est marqué NUL PART que c’est un tome 1… à part à la fin avec suite en 2022, c’est quoi ce travail ?? Pardon mais QUI regarde la dernière page de l’histoire avant d’avoir lu ?


Avis de Joëlle,
Elodie-Aude (Booktillaise) live avec l’autrice pour discuter autour des thèmes du livre


Ce livre fait parti des 25 sélectionnés pour le PLIB2022 à voir s’il se retrouvera parmi les 5 finalistes !

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