La comète
Premier roman de Claire Holroyde, traduit (Etats-Unis) par Jacques Mailhos et publié en France par Gallmeister (2021), 512 pages. La Comète est un roman de science-fiction catastrophe, relatant la réaction de l’humanité face à l’annonce d’un potentiel impact d’une (mega) comète.
C’est officiel, il a été détecté, un peu tard, une comète qui menace de s’écraser quelque part sur Terre. Un consortium international récupère dès potron-minet Ben, expert es comète destructrice, pour diriger la cellule de crise. Direction la base française de Kourou où il sera rejoint par les meilleur/es des meilleur/es pour empêcher l’impact.
Jack s’est embarqué dans une mission marine pour faire un reportage photo sur le dérèglement climatique. Il va vivre en isolement sur le bateau scientifique l’effondrement du monde tel qu’il le connaît.
Ce fut une lecture un poil trop convenue à mon goût, tirée par les cheveux sur certains points et en plus je n’ai pas réussi à avoir beaucoup d’empathie pour les personnages principaux et principales (le « héros » expert m’étais même insupportable). Pour certain/es leur description était pétrie de clichés quand d’autres étaient trop falot/es.
De plus l’autrice s’encombre de personnages ne servant clairement à rien. Je ne sais pas pourquoi il y a un ou deux chapitres de leur point de vue sans qu’ielles aient fait avancer l’intrigue et on ne sait pas ce qu’ielles deviennent ensuite (et à vrai dire, je m’en fichais un peu). Également, je me suis demandé à quoi pouvait bien servir les personnages de la deuxième story line (sur le bateau scientifique). Relater le déclin des structures administratives ? On ne sait pas trop… Finalement les deux story lines ne se rejoignent jamais, le parallèle tombe un peu à plat, il m’a clairement manqué quelque chose.
Le rythme est plutôt bon cependant, l’alternance des points de vue permettant de ne pas s’ennuyer, même si je n’ai ressenti aucune tension dans cette course contre la montre.
Un autre point positif, la mise en place de la collaboration internationale (scientifique et diplomatique) qui sonne plutôt juste. J’aime à penser qu’il y aurait effectivement toute une équipe de psy et de personnes se chargeant de surveiller la santé mentale et la prise de repos des équipes scientifiques en charge de trouver une solution.
Par contre, que le personnage insupportable et irrespectueux, criant sur les autres scientifiques, soit le seul « maître à bord » fait parti des points peu crédibles de l’intrigue. Et finalement, on ne sait pas trop ce qu’elles font ces équipes, ni de qui elles sont composées, on sait juste qu’ils et elles travaillent dur, beaucoup, sur des calculs et des hypothèses. That’s it, on ne sait pas ce qu’il se passe, mais il se passe des trucs, c’est tendu, c’est sans espoir… mais on ne ressent pas ce que vivent les personnages et c’est bien dommage.
Quand à la description de l’effondrement des états, là aussi je peine à adhérer à la vision de l’autrice (un peu à l’apocalypse zombie), un peu trop radicale et rapide ou du moins maladroitement amenée. Comment en est-on arrivé là ? Où sont les gouvernements ? L’impact n’est même pas encore confirmé ! Où sont les complotistes et les cométo-sceptiques ?
Pour finir, j’ai trouvé la fin vraiment décevante, un genre de retour à l’essentialisme sans technologie. Finalement mon impression qui ressort de la lecture, c’est comme quand je regardais un téléfilm catastrophe du dimanche après-midi sur M6, divertissant mais très vite oublié.
Ajoutez à tout ceci une bonne pincée de sexisme, de racisme accompagnés d’un style assez plat… Je pense vraiment que ce roman aurait nécessité un peu plus de travail d’écriture et d’édition. Pour un premier roman rien n’aurait été plus normal. Là il y avait trop de points de vue, trop de personnages ou situations survolées et trop d’éléments qui cassait le rythme nécessaire pour imposer une certaine tension due au contexte de fin du monde imminente.
Pour un bon page-turner SF avec de la bonne tension, je conseille plutôt de lire Seul sur Mars d’Andy Weir. Pour une ambiance pré apocalypse, OMG une comète arrive, je conseille de lire Dernier meurtre avant la fin du monde de Ben H. Winters et ses suites (notez que ces deux romans ne sont évidemment pas eux même exempt de défauts).
Ha bah oui ça donne pas très envie du coup ^^