Ada ou la beauté des nombres


Biographie écrite par Catherine Dufour, chez Fayard (2019), 245 pages. Ada ou la beauté des nombres présente la vie d’Ada Lovelace par le prisme de son ascendance, son éducation, et ses rencontres qui l’ont mené à rester dans les annales de l’histoire scientifique.


Catherine Dufour raconte avec humour Ada Lovelace, fille de Lord Byron et Annabella Milbanke. Elle s’intéressait aux mathématiques et a eu la chance d’avoir une mère qui les aimaient aussi. Mère qui lui a alors offert une éducation poussée (vue le contexte des droits des femmes à l’époque c’est vraiment un exploit). Ada Lovelace a aussi eu la chance de faire partie d’un milieu culturel aisé et ouvert.

En ce 2 janvier 1815, le très célèbre Lord Byron, poète débauché et ruiné, épouse à Seaham Hall, dans le nord de l’Angleterre, la très sage Annabella Milbanke. Il la surnomme la « princesse des parallélogrammes », à cause de son goût pour les mathématiques, assez rare chez les ladies.

Première phrase

Pour autant, la vie de celle qui deviendra célèbre de manière posthume (elle meurt à 35 ans sans connaître la portée de ses théories) n’a pas été un long fleuve tranquille.

Pour commencer, Catherine Dufour nous narre la généalogie de la famille par le menu, de haute naissance (plein de lord et laird), de la vie de ses grands-parents et de ses parents, qui selon toute vraisemblance sont de bons contextes de trauma (TW abus sexuel sur mineur, alcoolisme, suicide, drogue, viol, maltraitance conjugale…)

Pour ensuite se concentrer sur notre mathématicienne. Rendez-vous compte, Ada fut abandonnée par son père, violentée par sa mère, maltraitée par son mari, avaient 3 enfants (dont elle ne s’occupe pas), une hygiène de vie déplorable et à 25 ans c’est un génie des maths prête à révolutionner le monde. Évidemment, elle a eu des rencontres décisives (toujours grâce à son environnement social) comme Somerville femme mathématicienne, Faraday et bien sûr Babbage et sa machine à calculer, mère de tous les ordinateur !

Dufour nous offre un récit mordant et grinçant de la vie d’Ada Lovelace, son style moderne et pince sans rire m’a fait tressauté de rire à plusieurs reprise

Elle soutient sans faillir son mari dans ses errances électorales et se désole de ne pas avoir d’enfants auxquels elle pourrait consacrer son énergie. A quarante ans, elle a fait une croix dessus, si bien que, quand ses règles cessent, elle pense à la ménopause. Ce sera une fille.

Ada ou la beauté des nombres, Catherine Dufour, p27.

Je vous recommande de lire cette biographie si vous êtes intéressés par l’origin story de cette pionnière du langage informatique à l’ascendance célèbre. En plus il est sortie récemment en poche pour les petites bourses.

Et notez que je trouve très dommage qu’elle ne soit pas du tout évoquée dans le film Imitation game, alors qu’Allan Turing a fondé une partie de ses théorie sur ce qu’elle a fait. A quand un film sur Ada (y’en a toujours que pour Marie Curie…) !?

(autre aparté, cela me fait penser qu’il faudrait que je vois enfin le film Agora avec Hypatie, autre célèbre mathématicienne)


Retrouvez l’avis de Yuyine, CélineDanaë, Lune, Tigger Lilly, Lhisbei, Yogo.

3 Replies to “Ada ou la beauté des nombres”

  1. J’ai adoré également (merci pour lien d’ailleurs). Et je suis bien d’accord avec toi: on veut un film sur Ada! D’ailleurs, dans Imitation game, non seulement on ne parle pas d’elle, mais on ne parle pas assez non plus de la collègue féminine de Turing, Joan Clarke, qui a grandement contribué à son succès…

  2. C’est vraiment un super bouquin, j’avais adoré ! Je veux un biopic aussi, en plus elle a eu une vie overdramatique, il y aurait plein de choses à dire.
    J’ai vu Agora il y a très longtemps, j’avais trouvé ça chiant :/ Faudrait que je réessaye un jour.
    C’est vrai que du côté des femmes scientifiques, on n’est pas super bien dotés en biopics :(

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