Sororité
Recueil de 14 textes coordonné par Chloé Deleaume, publié par les éditions Points dans leur collection poche (2021), 217 pages. Sororité regroupe de courts textes, du témoignage à la fiction, autour de la perception de ce qu’est la sororité.
Qu’est-ce qu’être une femme, qu’est-ce que « la » femme ? Nous sommes toutes différentes, avec des origines et parcours différents, mais avons des luttes communes, des outils communs dont fait parti la sororité. C’est ce qui rassemble ces textes pour imaginer un monde sans domination par la réflexion, la fiction, la poésie ou la chanson.
Sororité. Substantif féminin, du latin soror : soeur. En latin médiéval, le mot sororité désignait une « communauté religieuse de femme ». Rabelais l’a fait sortir de l’enceinte du couvent, à partir du XVIe siècle sororité devient une « communauté de femmes ayant une relation, des liens, qualité, état de soeurs ».
Chloé Delaume, Introduction, p.9
J’aurais voulu vous mettre toute la première page en citation, mais en fait, je ne sais pas si j’ai vraiment le droit… en tout cas je trouve l’idée de ce recueil bonne et j’ai apprécié la diversité des points de vue.
Les positions des autrices montent puissance et en radicalité au fil des textes et mes trois textes préférés (même si je reconnais la qualité des autres)(bien que je qualifierais les tous premiers de « tiède ») sont : celui de Lauren Bastide sur les limites de la sororité et l’importance de l’intersectionnalité, celui de Kiyémis sur l’importance de l’amitié et de l’entraide entre femmes, et celui de Fatima Ouassak qui rend très bien compte de la puissance des mères et de l’importance d’enseigner la combativité (et dont j’avais déjà très envie de lire La puissance des mères chez les éditions La Découverte).
Je ne pense pas que ce soit une bonne porte d’entrée pour le féminisme si on cherche quelque chose pour comprendre simplement les tenants et aboutissants. Pour cela je recommanderais plutôt de lire Tout le monde peut être féministe de bell hooks et Présentes de Lauren Bastide, qui sont pour moi ce que j’ai lu de plus simple et complet sans être trop ardu à lire.
Et ce n’est pour autant pas non plus un recueil de textes universitaires ou poussant une théorie jusqu’au bout. Les textes sont courts, ce sont des exposées de la pensée de leurs autrices, où elles en sont aujourd’hui de leurs réflexions. Ce sont des pistes à aller creuser, pour pousser plus loin notre vision, se poser des questions (checker nos privilèges) et nous ouvrir d’autres pistes de réflexions car tout le monde à un chemin et un vécu différent et n’entrera pas de la même façon dans le féminisme.
Pour moi, chacune et chacun pourra y trouver son compte, où que l’on soit dans sa démarche et sa déconstruction féministe.
Assez d’accord avec toi, ça ouvre seulement la voie à la réflexion :)