La fille aux éclats d’os


Premier tome de la série de L’empire d’écume d’Andrea STEWART, traduit par Laurence BOISCHOT chez Bragelonne (2021), 608 pages. La fille aux éclats d’os est un roman de fantasy se déroulant dans un monde à l’ambiance est-asiatique, où l’Empire repose sur une magie connue du seul empereur.


Dans ce roman polyphonique nous suivons 5 personnages et donc 5 trames narratives en parallèle. Il y a d’abord Lin, la fille de l’empereur et son apprentissage alors qu’elle est amnésique, Jovis un navigateur déserteur à la recherche de sa femme disparue dans d’étrange circonstances et accompagné d’une drôle de bestiole (je l’imagine comme une grosse loutre mais un peu particulière). Il y a également Phalue, une fille de diplomate et Ranami sa compagne révolutionnaire, ainsi que Sand une anonyme amnésique mis en esclavage sur une île non identifiée.

Lin – Île Impériale
Mon père m’a dit que j’étais brisée.
Il n’a pas exprimé sa déception à voix haute quand j’ai répondu à sa question. Je l’ai vue à sa façon de plisser les yeux, de mordre ses joues déjà creuses, de baisser très légèrement la commissure gauche de ses lèvres en un mouvement presque imperceptible sous sa barbe.

Première phrase

Ce fut une lecture particulièrement agréable, pleine de mystères et à la mise en place comme je les aime, c’est à dire distillée tout le long du récit, par touche. L’empire s’étend sur de multiples îles flottantes (i.e. non fixent, elle dérivent), la navigation à donc son importance, avec un système de propulsion dépendant d’une ressource rare. On a donc des intrigues économiques et politiques dans tous les sens, avec également un lourd tribu (parfois fatal) à payer à l’empereur pour bénéficier de sa protection. C’est plutôt complexe mais simple à appréhender et c’est une des forces de ce récit, il est foisonnant et plein de promesses pour la suite.

Dans une ambiance de grand chamboulement à venir, Lin cherche à prouver qu’elle est digne de la confiance de son père et que le trône lui échoie de droit. Elle prend des risques calculés, mais cherche aussi la vérité et son histoire est très intrigante. J’ai bien aimé la suivre, le concept de la magie des os, où on grave les instructions que l’on intègre ensuite dans une chimère est vraiment très original (et un peu morbide), sa maîtrise n’est pas aisée et on découvre toutes les conséquences en même temps que Lin.

Mais mon personnage préféré, c’était Jarvis non pas pour sa quête mais par son accompagnateur (c’est peut-être lui mon personnage préféré ^^’), même si son intrigue était tout aussi intéressante et importante. Car elle nous permet de comprendre ce qu’il se passe dans les îles où se trouvent le peuple, que la colère gronde et que des évènements impossibles à maîtriser annoncent certainement des bouleversements irrémédiables. Et la bestiole est HYPER intrigante, je SAIS qu’elle fait partie d’un tout bien plus gros (on le découvre un peu à la fin mais ça reste mystérieux).

J’ai pris plaisir à suivre les différentes trames narratives et essayer de découvrir se qui les liaient, de retenir des indices pour percer certains mystères (qui est cette personne anonyme sur l’île). Et j’ai trouvé très satisfaisant la fin de ce premier tome, avec le croisement de certaines trames, la résolution de certains points d’intrigues mais aussi l’amorce d’autres mystères. J’ai trouvé que l’autrice maîtrise bien son récit et sait nous tenir en haleine.

La petite touche de mythe, d’un ancien peuple disparu (exterminé ?) qui semble sur le point de revenir (Vraiment ? Pourquoi ? Comment ? là est la question), ajoute une trame de mystère supplémentaire dans la construction de l’univers.

Nous quittons nos personnages à l’aube de ce qui semble de grandes difficultés (euphémisme !) et j’espère pouvoir lire la suite bientôt.


Vous pouvez lire les avis tout aussi enthousiastes que le mien chez L’Ours, Lianne et Ma Lecturothèque, ainsi que celui un peu plus modéré de Sometimes a book.

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